lessidisa's reviews
350 reviews

La clef: la confession impudique by Jun'ichirō Tanizaki

Go to review page

3.0

ÉTRANGE LIVRE. Plein de sous-entendus difficilement compréhensibles pour mon cerveau étriqué. Très bon style, m'a intrigué au sujet de l’œuvre de Tanizaki, j'ai hâte qu'on passe en 2025 pour que je puisse lire un autre de ses livres.


J'ai dit de ma femme qu'elle était sournoise, mais je le suis moi-même au moins autant. Rien d'étonnant à ce que Toshiko, fruit de notre union, le soit aussi. Celui qui, néanmoins, nous bat tous, c'est Kiruma. A l'idée que sont impliqués ainsi quatre être aussi sournois, j'en reste sans voix.

Mon mari sort chaque jour une heure ou deux,et revient après avoir traîné dans les parages. Son but est bien entendu de se promener, mais il entend aussi, je crois, me laisser le temps de lire en secret son journal. Chaque fois que mon mari s'en va en lançant son « Je vais faire un tour », j'ai l'impression de l'entendre me dire : « Profites-en pour lire mon journal. »

Quand j'y pense, si tous ces derniers temps j'ai bu au point d'en perdre connaissance, c'est peut-être parce que inconsciemment je me disais que, de toute manière, il ne me restait pas longtemps à vivre.
Une vieille maîtresse by Jules Barbey d'Aurevilly, Jacques Petit

Go to review page

1.5

Maintenant que je relis mes notes prises en début de lecture je vois que j'étais très enthousiasmée de retrouver son style foisonnant, qu'il me donnait envie de chercher de nouveaux auteurs anciens etc.

Mon avis en fin de lecture :
Ce livre est comme les vidéos Youtube exaspérantes étirées à l'infini qui durent 40 min pour un propos qui aurait du être dit en 10 min. Ici nous avons 500 pages dont le style est impeccable mais malheureusement qui ne sert qu'à fournir des paragraphes de description, ainsi qu'un monologue de 100 pages. La préface dit que la deuxième partie du livre est meilleure, vous rigolez où quoi elle est pire. Après mes dernières déconvenues avec Barbey D'aurevilly je ne comptais pas poursuivre ma découverte de ses œuvres, malheureusement on a eu la mauvaise idée de m'offrir non pas un, mais deux livres de lui. Qu'en faire ? Vraiment je n'en pouvais plus de ce livre, j'ai pensé à le DNF et puis je me suis dit Tiens et si je lisais la fin en diagonale ? Eh bien c'est une technique miraculeuse, j'ai envie de lire tous mes livres de cette façon maintenant, c'est bien plus rapide et agréable, plutôt que de perdre son temps avec des livres qui exagèrent.



Et cette pauvre madame de Mendoze, se console-t-elle enfin ou s’obstine-t-elle à mourir ?… Écrivez, vicomte. Je l’exige. La marquise vous envoie par moi les plus gracieux compliments qu’on puisse adresser à un indifférent comme vous. Moi, toujours indulgente, je vous aime malgré vos forfaits, et je vous enveloppe mille reproches dans mille tendresses : ce qui fait, monsieur, deux mille choses aimables que vous ne méritez pas.

Elles ne savaient pas qu’elle attendait un homme qu’elle appelait son destin et qui pourrait bien ne pas venir.

Ma chère comtesse, je crois que c’est mon dernier bonsoir que je vous souhaite.
L'Or by Blaise Cendrars

Go to review page

5.0

C'est un genre de biographie du général Suter, un suisse qui a émigré aux USA, a acheté une partie de la Californie quand elle appartenait au Mexique, est devenu l'homme le plus riche du monde. Puis ses employés ont trouvé de l'or sur ses terres, déclenchant une ruée vers l'or en provenance du monde entier, saccageant ses propriétés. A cause de l'or il a tout perdu.

Alors évidemment de son point de vue cette situation parait injuste ; mais l'est-elle vraiment ? Livre fluide, rapide et agréable.


Quand le gouverneur Monterey envoie des troupes pour maintenir l'ordre, les soldats abandonnent armes et bagages et se sauvent dans les mines, et si un vaisseau de guerre, envoyé par le gouvernement Fédéral pour faire respecter la loi, débarque un équipage armé, le commandant ne revoit jamais plus un seul de ses matelots, même une solde de 15 dollars par jour ne peut les retenir, les mines les attirent tous et ils disparaissent à tout jamais. 

La Rue Cases-Nègres by Joseph Zobel

Go to review page

4.0

C'est le roman écrit à partir de l'enfance de l'auteur dans les années 20-30 en Martinique. Dans la première partie les enfants sont laissés seuls rue Cases-Nègres pendant que les adultes travaillent dans les champs de cannes ; ça tourne mal. Dans la deuxième partie l'auteur va à l'école. Troisième partie je ne spoile pas. Fin émouvante.


- Si nous n'étions pas allés le chercher, les mangoustes s'en seraient régalées ! s’exclame M. Horace.
- Si nous avions su, nous aurions porté un hamac ; car tout seul il avait l'air d'une paille, mais avec la mort qu'il a dans le ventre, il pèse comme le malheur.
Et c'est dans le grand éclat de rire déclenché par une boutade de Carmélien que le cadavre de Médouze arrive à la rue Cases-Nègres et rentre dans sa cabane.
L'Etrange Histoire de Peter Schlemihl by A. Chamisso

Go to review page

3.0

C'est un conte. Bon concept mais la réalisation est d'un ennui mortel. M'a fait penser à Werther et la peau de chagrin. La fin est somptueuse et ennuyante. Même si je ne note aucune citation il y avait un bon style sache-le Tiffany.
La porte: roman by Natsume Sōseki

Go to review page

3.0

Livre dépressif et apathique qui me donne la flemme d'écrire une review. Acheté par erreur mais pourquoi pas lire un autre livre de Sôseki si seulement c'était un peu plus gai. Les thèmes qui ont attiré mon attention sont : les ravages du travail six jours sur sept sur la santé mentale et "l'hypocrisie des japonais", évoquée par Zoey video. Sinon c'est une partie de la vie de ce petit couple apathique qui vit dans la gêne. Leur attitude m'a fait penser à Meursault dans l’Étranger. Ils sont gravement atteints de fatalité.


Il s'attarda indéfiniment devant un magasin à l’enseigne « Aux nouveautés de Kyôtô », à contempler les demi-cols pour femmes finement brodés, placé si près de la vitrine que le bord de son chapeau la touchait. Certains de ces cols, de qualité supérieure, auraient été fort seyants pour sa femme, et il eut l'espace d'un instant l'idée de lui en ramener un, aussitôt suivie par la réflexion que ce geste aurait mieux convenu cinq ou six ans plus tôt, ce qui l'amena à effacer immédiatement de son esprit cette inhabituelle velléité d'attention aimable. 
Vigdis la farouche by Sigrid Undset

Go to review page

2.75

J'allais mettre 4 étoiles mais plus j'avançais dans les dernières pages plus je voyais la note baisser ... oui je suis en désaccord avec la fin. J'avais prévu de commencer à lire Sigrid Undset avec Jenny mais la vie a mis sur mon chemin Vigdis, mais je savais bien que ça n'allait pas tant me plaire.

J'ai trouvé la plus grande partie de l'histoire très plaisante, cela ressemble à une légende. Histoire de vikings. On se demande ce qui peut bien lui plaire chez ce goujat de Ljot.


Je pense que celle qui sera ta femme tirera grand honneur de ta façon de t'insinuer chez les gens, de tuer leurs chevaux, de mettre à mal les filles et de répandre partout tes mensonges et tes chansons.

Je finirai par être obligée de me coucher sous un sapin, se disait-elle, mais qu'importe, le malheur ne sera pas grand.
Oui, mon commandant ! by Amadou Hampâté Bâ

Go to review page

5.0

Splendide lecture. Étonnamment je n'avais pas du tout aimé le tome 1, alors que celui-ci est ma meilleure lecture de l'année. Quand j'avais dit en début d'année, pour plaisanter, que je ne lirai que des non-fiction cette année, j'aurais du m'y tenir. Les retranscriptions du "français des tirailleurs" sont hilarantes.

Pour information il y a une 3e partie qui s'appelle Sur les traces d'Amkoullel, l'enfant peul



Missié Trésorier, veni vite ! veni vite ! Nous gagner histoire grand comme montagne Aribinda ! Prison y devenu cimetière. Ah, Missié Trésorier ! Si Bon Dieu y vient pas nous aider, nous tous foutus comme vieux souliers, depuis grand commandant jusqu’à moi brigadier-chef jusqu’à gardes deuxième classe ! Tout l’monde y foutu, comme y foutra plus jamais encore !


Il dit d’un ton presque de plaisanterie, comme s’il ne se prenait pas au sérieux lui-même :
“Ô mon Dieu ! Allâhouma ! Tu sais mieux que moi que je ne peux rien, mais ces deux garçons croient que je peux quelque chose. Mon seul pouvoir, c’est de te transmettre les demandes de ceux qui s’adressent à moi. Demba et Amadou disent avoir foi en mes prières, et moi j’ai foi en ton pouvoir et en ta bonté. Aussi je te conjure, Ô mon Dieu ! de garantir ces deux jeunes gens de toute pluie depuis Kayes jusqu’à Koniakry. Que la pluie vienne devant eux, derrière eux, sur leur droite et sur leur gauche, mais pas sur eux. Protège-les, Ô Dieu ! comme tu préserves certains brins d’herbe au milieu de grands incendies."


Il faut que tu sois sûr d’une chose : c’est que Dieu est, et qu’Il est unique. Mais Il est libre de se manifester comme Il le veut, sinon nous l’enfermerions dans une loi. Or Dieu est au-dessus de toute loi ; c’est nous qui sommes soumis à une loi, non Lui. Tu peux donc aller visiter les autres initiations à condition d’être solidement enraciné dans ta propre foi et ta propre identité ("ton toi-même"), et que rien ne puisse te troubler ni te perturber.
Antarctica by Claire Keegan

Go to review page

2.0

I will learn fifteen types of wind and know the weight of tomorrow's rain by the rustle in the sycamores.


Livre pour finir en dépression. Je l'aurais DNF mais comme ce sont des nouvelles j'ai quand même réussi à aller au bout, mais clairement ce livre était une perte de mon temps. Le style est intéressant mais généralement les nouvelles n'ont pas de chute, où bien elle ne permet pas d'établir une conclusion. Erreur 404. Ce livre rappelle la bizarrerie des histoires de Shirley Jackson.


Her telling me the way my father's hands bruised her for fifteen years, the difference between loving and liking somebody. How she didn't like me any more than him because I had the same cruel eyes.

Once, after the headmaster hit Betty, her nose would not stop bleeding and he sent her out to the stream to wash her face, but she ran home across the fields and told her mother, who walked her back up to school, into the classroom, and told the headmaster that if he laid so much as another finger on her girls, he'd get a worse death than Billy the Buttermaker (who had been savagely murdered down south a few days back).
Le Soleil des Scorta by Laurent Gaudé

Go to review page

4.25

Tu as une dette désormais. Une dette envers ceux de ton nom. Un jour, dans vingt ans peut-être, tu t’acquitteras de cette dette. En aidant un des nôtres. C’est pour cela que je t’ai sauvé, Elia. Parce que nous aurons besoin de toi quand tu seras devenu quelqu’un de meilleur - comme nous avons besoin de chacun de nos fils.


Splendide lecture cela dit je ne pense pas que je m’en souviendrai. Saga familiale italienne. La météo est absolument somptueuse avec un soleil et une chaleur de plomb ; La famille des Scorta et les villageois sont des gens très durs. J’ai adoré quand les curés successifs se mettent à insulter les villageois. Je n’avais jamais vu ça.


En temps ordinaire, le village ignorait Carmela, Domenico et Giuseppe. Ce n’étaient que trois crève-la-faim, fils de brigand. Mais dès qu’on voulait toucher à un de leurs cheveux, ou attenter à la mémoire de Rocco le Sauvage, une sorte d’élan maternel courait dans tout le village et on les défendait comme une louve défend sa portée. “Les Scorta sont des vauriens, mais ils sont des nôtres”.

Et lorsque les temps se feront durs, lorsque je pleurerai sur mon sort, lorsque j’insulterai la vie qui est une chienne, je me souviendrai de ces instants, de vos visages illuminés par la joie et je me dirai : N’insulte pas la vie, ne maudis pas le sort, souviens-toi d’Elia et de Maria qui furent heureux, un jour au moins, dans leur vie, et ce jour tu étais à leurs côtés.