A review by dori_anne
Les Reveries du Promeneur Solitaire by Jean-Jacques Rousseau

4.0

Mon histoire avec Jean-Jacques est mouvementée. Comme beaucoup j'ai d'abord été rebutée par son égocentrisme qui dépasse l'entendement et l'auto-victimisation dont dégoulinent certains de ses écrits (je pense notamment aux Confessions et aux Rêveries du promeneur solitaire que je chronique ici). Cependant, il me faut admettre que ses réflexions méritent attention, et que si certaines me semblent justes, d'autres soulèvent mon scepticisme, celles-ci ne sont pas pour autant inintéressantes. Au final j'ai finis par m'attacher à Jean-Jacques et son caractère sensible. Je crois que si chacun de nous suivait la démarche de cet homme, de beaucoup -pour ne pas dire de tous- ressortirait un portrait au moins aussi peu favorable à la sympathie, si ce n'est tout à fait détestable. Si Jean-Jacques a commis des fautes, s'il a mal agit parfois, je le croit lorsqu'il affirme qu'aucune méchanceté jamais ne dictait ses actes. Il a reçu beaucoup de pierres comme chacun en aurait reçu s'il avait décidé de dévoiler toutes fautes, pensées plus ou moins avouables et penchants s'écartant de la conformité. Il semble que mon indulgence est été déclenchée par le récit que Bernardin de St Pierre fait du philosophe après la mort de celui-ci et qui se trouvait dans les annexes de mon édition (Folio,1972), car parfois un regard extérieur parvient mieux à capter l'essence de l'être que jamais ne pourrait le faire l'individu lui-même dont la vision est trop embuées par les mille hontes qu'il se connaît mais qui en rien ne suffisent à le définir.
Bien sûr, la plume pré-romantique de l'auteur qui n'est pas avare sur les hyperboles peut rebuter et insupporter certains, cela se conçoit. Pour ma part, j'ai préféré en rire.