A review by lessidisa
Une saison blanche et sèche: roman by André Brink

4.0

C'est très bien je trouve simplement que la conclusion n'est pas assez appuyée, c'est limite à se demander que faire dans ces cas-là? Il n'y a pas de réponse j'imagine, apparemment il faut juste aller jusqu'au bout et puis c'est tout, si on suit les préceptes de Stanley. L'auteur a l'air absolument dégoûté au plus haut niveau par cette situation, ça se sent dans le livre. On dirait qu'il a abandonné tout espoir.  Il est vrai que les personnages secondaires ont l'air d'accepter l'apartheid. 

Autrement comme l'enquête piétine longuement au milieu la lecture est plus laborieuse. J'ai préférée le début avant l'enquête. En fin de compte le récit est centré sur les actes de la police de sûreté et ce n'est donc pas une peinture complète de la société sud-africaine, comme je m'y attendais, comme le livre La Puissance De L'ange. Dommage mais acceptable malgré tout. 



« - Puis-je faire quelque chose ? J'aimerais participer aux frais d'enterrement. N'importe quoi.
- Tout est fait.
- Et le prix ? Les enterrements sont chers, de nos jours.
- Il avait une assurance sur la vie. Et puis il a beaucoup de frères.
- Je ne savais pas qu'il en avait.
- Je suis son frère. Nous le sommes tous. »


« A moins que je ne pose la mauvaise question ? Est-il rationnel d'être "raisonnable", de chercher des arguments "pratiques" ? Si je devais considérer ce que je peux "accomplir" au sens pratique, je n'aurais certainement pas le moindre espoir de commencer. Ce doit donc être quelque chose d'autre. Mais quoi ?  Peut-être faire simplement ce que l'on a à faire, parce qu'on est <i> soi</i>, parce qu'on est <i>là</i>.
Je suis Ben Du Toit. Je suis ici. Personne d'autre que moi, ici, aujourd'hui. Il existe bien quelque chose que personne d'autre que moi ne peut faire : non pas parce qu'est "important" ou "efficace", mais parce qu'il n'y a que moi pour le faire. Je fois le faire <i>parce que</i> je suis Ben Du Toit. Parce que personne d'autre au monde ne s'appelle Ben Du Toit.
Il est donc absolument inutile de demander : que va-t-il advenir de moi ? Ou : comment puis-je agir contre mes frères ? »


« Tu crois que nous finirons par gagner, Stanley ?
- Bien sûr que non, mais là n'est pas la question vieux.
- Y en a-t-il <i>une</i> ?
- Nous ne pouvons pas gagner, lanie. Mais nous n'avons pas besoin de perdre. Ce qui importe, c'est que nous soyons toujours là.
- J'aimerais en être aussi certain que toi.
- J'ai des gosses, lanie. Je te l'ai dit, il y a un bon bout de temps. Ce qui peut m'arriver n'a aucune importance. Mais si j’abandonne maintenant, c'est foutu pour eux aussi. Faut faire <i> quelque chose</i>, vieux »

 🇿🇦 Repose en paix André Brink.