A review by okenwillow
Vocation fatale by Anne Perry

5.0

Monk, Hester et Rathbone sont à nouveau sollicités dans une affaire de meurtre impliquant non pas une patiente, (le rédacteur de la 4e n’a manifestement pas lu le livre !) mais une infirmière de l’hôpital. En tant qu’administratrice de cet hôpital, Lady Callandra fait appel à Monk et à ses compétences pour mener l’enquête et embauche Hester pour observer discrètement de l’intérieur et apporter des informations à Monk, désormais détective privé et dans l’incapacité d’en apprendre autant que ses anciens collègues de la police.

Anne Perry continue dans sa foulée et nous fait découvrir les conditions insalubres et rudimentaires dans lesquelles le personnel de santé de l’époque devait pratiquer. Les relations hommes/femmes, médecins/infirmières sont assez difficiles et reflètent l’esprit de l’ère victorienne, fortement misogyne. La femme n’est déjà rien de plus qu’un objet, tandis qu’une infirmière est le plus souvent une épave imbibée du matin au soir, tout juste bonne à se consacrer aux plus basses besognes. Dans cet épisode les infirmières de Crimée sont sur le devant de la scène, elles sont respectées, admirées, mais leur statut de femme ne les autorise pas à prétendre à plus de considération, ni à espérer accéder à de plus importantes attributions. Comme toujours, l’acuité avec laquelle Anne Perry dissèque et analyse la psychologie des personnages est confondantes. Elle les décrit avec minutie, aussi bien physiquement que psychologiquement, créant ainsi une galerie de portraits aussi divers que fascinants. Elle disperse notamment des indices subtils, ainsi que des fausses pistes sinueuses au cours de ces descriptions, le moindre haussement de sourcils, battement de cils ou rictus involontaire peut être sujet à interprétation, ou pas ! Les relations entre Monk et Hester évolue, leur animosité réciproque n’a d’égal que le respect et l’admiration qu’ils se portent. Oliver Rathbone, à la fois rival et collaborateur, reste un personnage tiède si on le compare à Monk ou à Hester, néanmoins sa présence ajoute un intérêt certain et modère un peu les tempéraments de feu de ses deux acolytes. Les relations du trio et l’amnésie de Monk sont un fil conducteur passionnant et l’auteur dresse autour de cette intrigue récurrente d’autres intrigues toujours plus alambiquées et captivantes.

Je termine actuellement le volume 5 de la série et ne compte pas m’arrêter là, cette plongée dans l’ère victorienne, avec ses personnages, ses enquêtes est un vrai régal ! Il se peut que l’ennui s’installe et que l’auteur perde en efficacité, mais pour le moment mon intérêt ne faiblit pas, donc je poursuis l’aventure jusqu’à ce que la lassitude me gagne, si toutefois elle me gagne !