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A review by lessidisa
Une Vie Bouleversee, Journal 1941-1943 by Etty Hillesum
5.0
Dire que l'on a en soi assez d'amour pour pardonner à Dieu !
Etty Hillesum est une néerlandaise morte le 30 novembre 1943 à Auschwitz, à 29 ans. Avant sa déportation elle écrivait un journal et des lettres sur sa vie quotidienne et les évènements en cours.
J'attendais beaucoup de ce livre. Les cent premières pages sont aléatoires et déstructurées, décevantes. Elle réussit tout de même à mettre à l'écrit des pensées universelles qu'on essaierait même pas de formuler de façon intelligible. Elle est tout à fait douée avec les mots.
Ensuite, quand en 1942 les choses se précisent pour le pire, elle trouve sa voie et toutes mes attentes ont été comblées. C'est sublime.
[Dans un camp de transit]Jopie était assis sur la lande, sous le grand ciel étoilé, et nous parlions de nostalgie : « Je n'ai aucune nostalgie », dit-il, « puisque je suis chez moi. » Pour moi ce fut une révélation. On est chez soi. Partout où s'étend le ciel on est chez soi. En tout lieu de cette terre on est chez soi, lorsqu'on porte tout en soi.
Je sais que ceux qui haïssent ont à cela de bonnes raisons. Mais pourquoi devrions-nous choisir toujours la voie la plus facile, la plus rebattue ? Au camp, j'ai senti de tout mon être que le moindre atome de haine ajouté à ce monde le rend plus inhospitalier encore.
Inutile de continuer à te casser la tête pour cela, je t'en prie. Ce que des dizaines et des dizaines de milliers de gens ont supporté avant nous, nous serons bien capables de le supporter à notre tour. Pour nous, je crois, il ne s'agit déjà plus de vivre, mais plutôt de l'attitude à adopter face à notre anéantissement.
Etty Hillesum est une néerlandaise morte le 30 novembre 1943 à Auschwitz, à 29 ans. Avant sa déportation elle écrivait un journal et des lettres sur sa vie quotidienne et les évènements en cours.
J'attendais beaucoup de ce livre. Les cent premières pages sont aléatoires et déstructurées, décevantes. Elle réussit tout de même à mettre à l'écrit des pensées universelles qu'on essaierait même pas de formuler de façon intelligible. Elle est tout à fait douée avec les mots.
Ensuite, quand en 1942 les choses se précisent pour le pire, elle trouve sa voie et toutes mes attentes ont été comblées. C'est sublime.
[Dans un camp de transit]Jopie était assis sur la lande, sous le grand ciel étoilé, et nous parlions de nostalgie : « Je n'ai aucune nostalgie », dit-il, « puisque je suis chez moi. » Pour moi ce fut une révélation. On est chez soi. Partout où s'étend le ciel on est chez soi. En tout lieu de cette terre on est chez soi, lorsqu'on porte tout en soi.
Je sais que ceux qui haïssent ont à cela de bonnes raisons. Mais pourquoi devrions-nous choisir toujours la voie la plus facile, la plus rebattue ? Au camp, j'ai senti de tout mon être que le moindre atome de haine ajouté à ce monde le rend plus inhospitalier encore.
Inutile de continuer à te casser la tête pour cela, je t'en prie. Ce que des dizaines et des dizaines de milliers de gens ont supporté avant nous, nous serons bien capables de le supporter à notre tour. Pour nous, je crois, il ne s'agit déjà plus de vivre, mais plutôt de l'attitude à adopter face à notre anéantissement.