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A review by lessidisa
Rendez-vous à Samarra by John O'Hara
5.0
Très agréable et fluide à lire, me donne envie de lire plus de livres américains.
On suit principalement le point de vue de trois personnages différents : il y a Al Grecco qui est un genre de bras droit ou un sous-fifre du grand mafieux local, à Gibbsville en Pennsylvanie (?). Il y a Julian qui fait la connerie en question qui est un mec problématique lambda en accord avec les préjugés raciaux et qui est en roue libre au moment où l'on prend l’histoire. Et sa femme Caroline qui a eu une vie et une façon de penser intéressantes.
On suit une tranche de leur vie jusqu’à ce que l'un d'eux arrive a Samarra ;Il y a une citation de Somerset Maugham avant le récit pour comprendre qu'aller à Samarra signifie trouver la mort . Ca se passe à Noël 1930.
Plus le roman avance plus on voit que Julian est un véritable cassos, on le découvre petit à petit par ce que disent les autres personnages. Chaque personne a une opinion différente sur le protagoniste, j’imagine que c’est comme dans la vie mais dans la vie je n’ai que ma propre opinion dans la tête. Donc là c’est intéressant d'avoir l'avis de chacun dans cette petite ville, cela donne une véritable dimension psychologique au livre.
(Il est bourré)
« -Épatant, dit Julian. Ed quoi ?
-Ed Charney, dit Al.
-Oh...h...h ! Ed Charney ! dit Julian. Mais, mon Dieu, pourquoi ne le dites-vous pas ? Mon Dieu, Jésus-Christ, Seigneur Tout-Puissant, pourquoi me le cachiez-vous ? Je ne savais pas que vous étiez une amie d'Ed Charney. Mon Dieu !
-De quel Ed avez-vous cru qu'il s'agissait ? demanda Helen.
-Oh ! je ne sais pas. Est-ce bien nécessaire de rechercher ça ce soir ? »
« [...] la bourgeoisie luthérienne de la Pensylvanie allemande, solide et respectable, et, lorsque Julian pensait à elle, lorsqu'elle était activement le symbole de tout ce qu'elle représentait, il sentait le petit bureau s'emplir brusquement d'une foule dense composée de tous les honnêtes bureaucrates, ouvriers spécialisés, maîtresse d'école du dimanche, veuves et orphelins, la race des gens de Christiana Street qui les détestaient secrètement, il le savait bien, lui et tous les habitants de Lantenengo Street. Ils pouvaient avoir leurs enfants illégitimes, leurs incestes, leur parésie, leur bestialité conjugale, leur cruauté envers les animaux, leurs enfants martyrs, et toutes les autres choses qu’on trouve dans n'importe quelle famille, si on la prend à part; mais, collectivement, ils présentaient un front solide de Pensylvanie allemande avec tout ce que cela implique ou est supposé impliquer. Ils allaient à l'église le dimanche, ils faisaient des économies, ils étaient bons avec leurs vieux parents, leurs corps étaient propres, ils aimaient la musique, ils aimaient la paix, c'étaient de bons travailleurs. Et ils étaient assis là, le dos rentré à la chute des reins, leurs manches de lustrine protégeant leurs poignets, leur blouse fraîchement repassé aussi nette après avoir été portée cinq heures que la chemise de Julian au bout de deux heures. Et ils pensaient que c'était bien dommage que cette merveilleuse affaire ne fût pas entre les mains d’un de leurs hommes à eux, au lieu d'être graduellement et sûrement conduite à la ruine par un raté de la rue Lantenengo. »
On suit principalement le point de vue de trois personnages différents : il y a Al Grecco qui est un genre de bras droit ou un sous-fifre du grand mafieux local, à Gibbsville en Pennsylvanie (?). Il y a Julian qui fait la connerie en question qui est un mec problématique lambda en accord avec les préjugés raciaux et qui est en roue libre au moment où l'on prend l’histoire. Et sa femme Caroline qui a eu une vie et une façon de penser intéressantes.
On suit une tranche de leur vie jusqu’à ce que l'un d'eux arrive a Samarra ;
Plus le roman avance plus on voit que Julian est un véritable cassos, on le découvre petit à petit par ce que disent les autres personnages. Chaque personne a une opinion différente sur le protagoniste, j’imagine que c’est comme dans la vie mais dans la vie je n’ai que ma propre opinion dans la tête. Donc là c’est intéressant d'avoir l'avis de chacun dans cette petite ville, cela donne une véritable dimension psychologique au livre.
(Il est bourré)
« -Épatant, dit Julian. Ed quoi ?
-Ed Charney, dit Al.
-Oh...h...h ! Ed Charney ! dit Julian. Mais, mon Dieu, pourquoi ne le dites-vous pas ? Mon Dieu, Jésus-Christ, Seigneur Tout-Puissant, pourquoi me le cachiez-vous ? Je ne savais pas que vous étiez une amie d'Ed Charney. Mon Dieu !
-De quel Ed avez-vous cru qu'il s'agissait ? demanda Helen.
-Oh ! je ne sais pas. Est-ce bien nécessaire de rechercher ça ce soir ? »
« [...] la bourgeoisie luthérienne de la Pensylvanie allemande, solide et respectable, et, lorsque Julian pensait à elle, lorsqu'elle était activement le symbole de tout ce qu'elle représentait, il sentait le petit bureau s'emplir brusquement d'une foule dense composée de tous les honnêtes bureaucrates, ouvriers spécialisés, maîtresse d'école du dimanche, veuves et orphelins, la race des gens de Christiana Street qui les détestaient secrètement, il le savait bien, lui et tous les habitants de Lantenengo Street. Ils pouvaient avoir leurs enfants illégitimes, leurs incestes, leur parésie, leur bestialité conjugale, leur cruauté envers les animaux, leurs enfants martyrs, et toutes les autres choses qu’on trouve dans n'importe quelle famille, si on la prend à part; mais, collectivement, ils présentaient un front solide de Pensylvanie allemande avec tout ce que cela implique ou est supposé impliquer. Ils allaient à l'église le dimanche, ils faisaient des économies, ils étaient bons avec leurs vieux parents, leurs corps étaient propres, ils aimaient la musique, ils aimaient la paix, c'étaient de bons travailleurs. Et ils étaient assis là, le dos rentré à la chute des reins, leurs manches de lustrine protégeant leurs poignets, leur blouse fraîchement repassé aussi nette après avoir été portée cinq heures que la chemise de Julian au bout de deux heures. Et ils pensaient que c'était bien dommage que cette merveilleuse affaire ne fût pas entre les mains d’un de leurs hommes à eux, au lieu d'être graduellement et sûrement conduite à la ruine par un raté de la rue Lantenengo. »