A review by lessidisa
Les dieux ont soif by Anatole France, Frederick Davies

4.25

C'est le premier livre que je lis qui parle de la période de la Terreur qui a fait suite à la Révolution française, et en vérité je n'en avais que vaguement entendu parler, mais ma foi c'est fort intéressant à lire. Pour tout vous dire ça m'a fortement rappelé la Révolution culturelle chinoise avec les gens qui crèvent de faim ; et ceux qui étaient les leaders un jour et sont arrêtés le lendemain. Ces similitudes m'ont étonnée. C'étaient des temps vraiment très troublés. Peut-être que tout cela était nécessaire pour commencer à déraciner de la tête des gens la noblesse et la royauté, qui sait.

J'ai A-DO-RÉ le passage où les personnages arrivent à la conciergerie, cela m'a rappelé un souvenir oublié, quand j'ai moi-même visité aléatoirement la conciergerie, j'avais lu CHAQUE panneau d'information de cet ... établissement ; panneau d'information qui relataient donc la vie des détenus de la Révolution. Je suis manifestement fan de cet endroit. Dans le livre on apprend que les détenus, en attendant leur procès et la guillotine inévitable, se partageaient les rôles et jouaient entre eux leur futur procès. 

Attention ce livre contient certains passages assez lourdingues et d'ailleurs d'après la préface (que j'ai lu après le roman évidemment) ils sont faits comme ça exprès. Allons Anatole ce n'est pas gentil. A part ce problème, contente de l'avoir lu.

J'ai noté que les thème suivants étaient abordés, longuement ou rapidement :
· Dieu et la religion
· Les contraintes et le respect en société, voir 2e citation
· JEAN-JACQUES par-ci Jean-Jacques par-là (Rousseau). Il y a aussi Robespierre (Maximilien)
· Le jugement de Marie-Antoinette
· La conciergerie donc

· Ce livre m'a rappelé que la France s'est auto-surnommée la fille aînée de l'Église.


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« Ces hommes de rien, qui avaient détruit la royauté, renversé le vieux monde, ce Trubert, petit ingénieur opticien, cet Évariste Gamelin, peintre obscur, n’attendaient point de merci de leurs ennemis. Ils n’avaient de choix qu’entre la victoire et la mort. De là leur ardeur et leur sérénité. »

«  Le jeune dragon se tint debout à son côté, la main sur le dossier de la chaise où elle était assise. À quoi l’on pouvait voir que la Révolution était accomplie, car, sous l’ancien régime, un homme n’eût jamais, en compagnie, touché seulement du doigt le siège où se trouvait une dame, formé par l’éducation aux contraintes, parfois assez rudes, de la politesse, estimant d’ailleurs que la retenue gardée dans la société donne un prix singulier à l’abandon secret et que, pour perdre le
respect, il fallait l’avoir. »

« Ce n’est point, ajoutait Brotteaux, qu’un général vaincu soit nécessairement criminel, car de toute nécessité il en faut un dans chaque bataille. Mais il n’est rien comme de condamner à mort un général pour donner du cœur aux autres… »

« Dans ces corridors, pleins d’ombres sanglantes, passaient chaque jour, sans une plainte, vingt, trente, cinquante condamnés, vieillards, femmes, adolescents, et si divers de condition, de caractère, de sentiment, qu’on se demandait s’ils n’avaient pas été tirés au sort. »