A review by lessidisa
Le chant du sabre et du sang by Fatima Bhutto

4.0

Après avoir rencontré ma binôme Saadia en 2011, et entamé une carrière littéraire en 2018, j'ai finalement réparé ma faute et lu mon premier livre pakistanais en 2024. Dans mon erreur je pensais qu'il s'agissait d'un roman mais non ce sont les mémoires de la famille BHUTTO, écrites par Fatima BHUTTO. Sur la couverture il est écrit que Zulfikar, Shanhawaz, Murtaza et Benazir ont tous été assassinés. La famille BHUTTO était une famille politique qui a façonné le Pakistan, ce livre parle donc de l'histoire de ce pays, et il est certainement orienté. Shanhawaz, Murtaza et Benazir étaient frères et sœur, Zulfikar le père de la fratrie et l'autrice est la fille de Murtaza. Zulfikar fut à la tête du pays, et plus tard ce fut au tour de Benazir. Seulement elle a opéré une politique opposée aux valeurs familiales ; on se demande comment elle réfléchissait. On ne sait pas trop si elle a orchestré l'assassinat de son frère Murtaza, ou si c'est le mari de Benazir qui a décidé de cela seul. Il serait peut-être intéressant de lire le livre de Benazir pour voir si elle donne une explication à cette attitude délétère.

Le prologue est assez confus mais les choses se régularisent par la suite. Il y a un dossier photos en papier glacé dans le livre afin de pouvoir mettre des visages sur chacun. Ce pays à l'air tout à fait violent, mais peut-être est-ce inhérent à toute création de pays ?

J'ai un autre livre pakistanais dans ma liste à lire, il s'agit d'Attentat à la mangue. Dans le Chant du Sabre et du Sang il est fait mention de ce fameux attentat à la mangue, dont vous retrouverez la citation ci-dessous :

Il a explosé et, avec l'embrasement du kérosène, s'est transformé en une boule de feu. Les trente et un passagers à bord périrent. Il était 3 h 51 de l'après-midi.
Tout ce qui resta du général Zia sur les lieux du crash, après dix années d'un pouvoir tyrannique qui n'avait épargné aucune frange de la société pakistanaise, ce fut son os maxillaire.
Le temps était parfaitement clair et ensoleillé et l'hypothèse d'une erreur de pilotage fut rapidement écartée. La rumeur qui circula à l'époque fut qu'un carton de mangues avait été bourré d'explosifs et placé à bord du Pak One. On murmura que c'étaient finalement les fruits qui étaient venus à bout du dictateur.


En vertu de ce que je sais d'eux à présent, il faut que je les tienne à distance. Je dois prendre congé, me détacher de leurs ombres, de leur gloire, de leurs erreurs et des vies extraordinaires et pleines de violence qui ont été les leurs. Il est un membre de la famille que je ne peux pas quitter, pourtant : c'est papa. J'ai entrepris l'écriture de ce livre pour être en paix avec lui, pour honorer la dernière promesse que je lui ai faite - de raconter son histoire - et, pour finir, lui dire adieu. Mais je ne peux pas.


(Quelle idée de travailler, regardez-moi ça, au 10 juillet je n'ai fini qu'un seul livre.) 🇵🇰